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mercredi 25 septembre 2013

Un an dans les airs - Collectif

SCIENCE-FICTION, steampunk

Un an dans les airs
De Raphael Albert, Jeanne Debats, Raphael Granier de Cassagnac et Johan Heliot
Illustrations de Nicolas Fructus
Paru en 2013 aux éditions Mnémos

Résumé de l'éditeur :


Avec Un an dans les airs, découvrez en exclusivité mondiale l'unique voyage extraordinaire entrepris par Jules Verne lui-même ! 
Dans Un an dans les airs, vous rencontrerez les véritables Capitaines Némo, Phileas Fogg et autre Robur le Conquérant. Dans un périple à vous couper le souffle, vous survolerez la jungle africaine, l'Antarctique, les Indes et les Amériques ; vous franchirez l'Himalaya ! Et ceci à bord de la plus incroyable des machines volantes jamais conçue ! 

Mon avis :


C’est un véritable petit bijoux que Mnémos a publié cette année : enfin un livre où le  steampunk est, à mon goût, parfaitement représenté ! Cet ouvrage d'illustrations, en plus  de nous conter de manière originale et captivante ce qui aurait put être la biographie de l'un des plus grand maître du genre, offre la possibilité d'appréhender l'esthétisme steampunk. Une symbiose réussie entre le texte et l'image qui nous emmène loin dans les nuages.

Un an dans les airs, d’après l’œuvre de jules Verne… Il s’agit ici de l’œuvre avec un grand « O » puisque nous suivons en réalité Jules Verne, accompagné de trois compagnons, dans le voyage qui lui aurait fourni toute son inspiration pour ses romans. Le ballon dirigeable dans lequel la petite troupe avait entamé son périple (le Hardi) est, dès le début du livre, pris dans une tempête. Piégé par les humeurs climatiques, l'engin est finalement assiégé par une peuplade inconnue qui remorque les quatre protagonistes dans une cité volante. C’est ainsi que débute l’année d’aventure de Jules Verne.

L’histoire est magnifiquement bien conçue. Nous suivons les péripéties des quatre héros grâce à leurs propres écrits et le livre constitue ainsi un journal de bord rédigé au jour le jour. Chaque « feuillet » est annoté par l’un des protagonistes, Philippe Daryl, qui y donne ses impressions dès années après cette aventure. Ces annotations servent à recouper habilement la vie et les événements sur la cité volante avec les œuvres écrites par Jules Verne. En annexe de l’ouvrage, se trouve l’index des romans que ce dernier a écrit. Une énumération de chaque titre qui est accompagné de la référence à l'aventure de l'auteur dans la cité volante. Une façon de résumer mais également de donner les solutions du jeu de piste que forme l'ouvrage pour les véritables fans. Amateur du célèbre écrivain, vous allez pouvoir vous en donner à cœur joie pour retrouver toutes les références à la bibliographie de Jules Verne. On y retrouve également des histoires précises relatives aux vies réelles des différents personnages principaux.

Le concept de "carnet de bord" est mené jusqu'au bout et très approfondi ce qui plonge d'autant plus le lecteur dans l'univers. Outre les effets de couleur et de texture des images de fond qui rappellent du vieux parchemin ou des photos anciennes, les pages ne sont pas communément numérotées. La seule numérotation présente est celle des jours et des mois par ordre chronologique des écrits pour suivre le carnet de bord. De bonnes idées qui font du livre un superbe objet.

Quant aux textes en eux même, ils sont habilement rédigés. L’écriture de Jeanne A. Debats qui s’est plongée dans la peau de Julie Servadac est un véritable plaisir à lire par sa finesse et son élégance. Et qui mieux que Johan Heliot aurait pu interpréter avec habilité Jules Verne ? Entre La trilogie de la Lune, Les fils de l'air et La Machine à remonté les rêves, sa plume et son imagination sont déjà rodées à l'univers steampunk. Une réunion d'auteurs dont il résulte des écrits très agréables à lire. 
Certains événements sont vus à travers le regard de plusieurs personnages ce qui est intéressant et en même temps cela entraîne quelques redondances dans la lecture de temps à autre, mais dans sa globalité cet ouvrage se lit remarquablement bien. D’autant plus que les images qui accompagnent le texte sont absolument magnifiques, et leur style sans extravagance devrait rallier une grande majorité et combler toutes les attentes des amateurs de steampunk.



5 sur 5
Kronique par Floriane

vendredi 5 avril 2013

Les Fils de l'Air - Johan Heliot



SCIENCE-FICTION, uchronie, steampunk


Les Fils de l’Air
De Johan Heliot
Paru en 2009 chez Flammarion



Résumé de l'éditeur :


- Le ballon : Le Bourbon et l'Autrichienne sont dans le ballon !
- Attrapons-les avant qu'ils ne s'envolent ! Il ne faut pas qu'ils nous échappent !
Suspendu entre ciel et terre, on se sent si léger, libre de toute entrave, qu'on se croirait devenu un ange, songeait Charlotte, le regard perdu dans le bleu azur.
- Ne soyez pas triste, se méprit le roi. Nous sommes en vie.
- Nous vivrons, répéta Marie-Antoinette, dans un sourire attendrissant. Charlotte aimait cette nouvelle complicité.
Dire qu'il avait fallu que la France se soulève pour en arriver là !
1791, le destin de la France a basculé. Louis XVI s'est réfugié aux États-Unis, où, avec l'inventeur du ballon dirigeable, il fonde sa compagnie de transport aérien. Très vite, les ballons se multiplient dans le ciel de l'Amérique ; et donnent des envies de conquête... Les hommes ont soif de pouvoir ; les Fils de l'air mettent le monde à leur portée.


Mon Avis :
Un roman intéressant mais assurément pour un public d'adolescents !
L'avantage avec l'uchronie c'est que tout est permis, on peut remodeler l'histoire à sa guise en changeant un petit élément et laisser l'imagination voguer comme elle l'entend dans une autre époque. Cependant, lorsqu'on lit Les Fils de l'Air en tant qu'adulte, il y a tout de même des éléments difficiles à avaler. Le fait de retrouver une famille royale remplie de bons sentiments et de condescendance, adepte de certaines valeurs républicaines telles que la liberté, apparaît comme une étrangeté déconcertante jusqu’à l’apothéose finale que je vous laisse découvrir. Cependant il ne faut pas oublier que ce récit s'adresse en priorité à un public jeune et de ce point de vue ces extrapolations historiques peuvent sembler mineurs.
Pour ce qui est de l'histoire, elle est assurément entraînante. Nous suivons Charlotte, la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui, dès la nuit de leur fuite de Versailles, s'est découvert une véritable passion pour la hauteur et le vol. Une héroïne intrépide mais pas surhumaine ce qui l'a rend d'autant plus attachante et proche d'une adolescente normale. C'est grâce à sa passion pour l'aviation et à son tempérament qu'elle s'est forgée son titre : la Fille de l'Air, et non pas du fait d’un quelconque pouvoir. Vous l'aurez compris, j'ai particulièrement apprécié le personnage de Charlotte qui a su m'étonner jusqu'à la fin et notamment lors de son face à face final avec le corsaire Surcouf.
D'autre part l'intrigue en général m'a agréablement surprise, l'aspect romantique que j'imaginais prépondérant (sans aucun fondement valable d'ailleurs) est largement délaissé pour faire place à une intrigue politique révélant un conflit mondial. Une guerre dont l'enjeu se situe dans les airs ! L'évolution de l'histoire est bien ficelé et on suit les évènements à différents niveaux que ce soit d'un point de vue purement politique ou directement sur le terrain dans les différents camps.
Pour finir, un des gros point fort de ce roman pour moi est l'aspect steampunk très travaillé. Étant une passionnée du genre, j'ai été particulièrement sensible aux descriptions des Charlènes et autres inventions ainsi que tout le processus politique et sociétal autour de la conquête de l'air.

3,5 sur 5
Kronique par Floriane

vendredi 22 mars 2013

Conférence - aux origines de la Fantasy


vendredi 22 mars 2013 - Salon du Livre de Paris
L'univers de la Fantasy a une longue histoire. Depuis l'antiquité, des mondes magiques peuplés de créatures mythiques nourrissent notre imaginaire. Quels sont nos mythes contemporains ? Qu'est-ce qui relie la «Faërie » de J. R. Tolkien telle qu'il la désignait lui-même aux nouvelles formes que prend l'écriture fantastique ?

Avec : Olivier PERU (J'ai lu), Pierre PEVEL (Bragelonne), Thibaud ELIROFF (J'ai lu), André-François RUAUD (Folio).
Animé par Jean-Luc RIVERA

Compte-rendu de la conférence :

Les présentations sont faites, tout le monde s’installe et fait silence. Commençons par une définition de la fantasy par A-FR.

D’où nous viens ce terme de Fantasy ? c’est un savant mélange de fantastique et de fantasme, tout simplement.
La définition de la Fantasy est plutôt récente puisqu'elle date des années 60, avec le Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien. Un petit éditeur américain avait voulu reprendre les droits de publications de la célèbre trilogie mais mal organisé, l’affaire lui passe sous le nez. Cet éditeur décide alors de rééditer de vieux textes anglais. Comme les récits bretons, ceux de Chrétiens de Troy ou les contes de Perrault mainte fois repris, ces textes regorgent d’aventures et de merveilleux. Aux XIXe/XXe siècles ces contes et textes deviennent des romans. Aux États-Unis, le premier grand succès, et toujours un modèle, est le Magicien d’Oz.

Après cette introduction sur l’histoire de la Fantasy, Thibaud Eliroff nous décrit les divers genres de Fantasy :

L’heroic-Fantasy est, quant à elle, un genre aussi vieux que le monde, puisque les premiers textes anciens, comme la bible, dépeignent des morales agrémentées de merveilleux, d’imaginaire.
Dans la Fantasy urbaine, le héros principal est dans notre monde réel, mais il comprend les phénomènes magiques qui s’y passent (un genre que l’on rapproche de la Bit-Lit).

En France, nous voyons surtout la Fantasy comme un univers médiéval fantastique. Bien plus simple que ça, c’est un univers qui est compris naturellement par le narrateur et les personnages, à la manière des univers de Tolkien.
Quelques exemples de pure Fantasy avec de grands auteurs :

  • GRR Martin (le trône de fer) : Un univers médiéval qui se base surtout sur des événements historiques du monde créé. L’auteur s’est bien plus basé sur l’histoire que le développement de la magie.
  • Robin Hobb (l’Assassin royal) : Les femmes sont bien moins représentées parmi les écrivains de Fantasy, cependant Robin Hobb enchaîne les succès littéraires. Ses univers sont plus centrés sur la psychologie des personnages, leurs réactions par rapport à leur monde, les personnages y sont plus humains et sensibles.


Ce qu’il y a de remarquable chez les américains (qui dominent la Fantasy), est leur capacité à imaginer des univers basés sur une histoire qu’il ne connaissent pas. Leur pays n’a que quelques siècles, trop jeune pour avoir connu le Moyen-âge. Pourtant, le Trône de Fer (Game of Thrones) remporte un énorme succès sur le vieux continent !

Olivier Peru enchaîne sur sa manière de concevoir la Fantasy, notamment grâce à l’exemple des Hauts-Conteurs. On retrouve certains codes universels dans la Fantasy (dragons, châteaux, nains, elfes...). La Fantasy permet de jouer avec tous ces événements et personnages, mais il faut rester dans les limites connues de l’univers, jouer avec des règles cohérentes.
L’autre chose très importante, en dehors des limites, ce sont les personnages, car ce sont eux qui font vivre le récit, ils on leurs faiblesses et ne sont pas capables de tout. Le héros, un homme seul avec ses faiblesses, peut cependant tout renverser... tant que c’est crédible !

Pierre Pevel enchaîne alors sur sa vision de la Fantasy. Il est l’auteur des Lames du Cardinal, un roman de Fantasy qui se veut historique et qui se définit dans le même univers que les Trois Mousquetaires de Dumas. Pour lui, le roman historique est très lié à la Fantasy. Le folklore de l’époque peut être très facilement mis en scène, car il reçoit l’appuie des écrits bibliques : oui, dans la bible on trouve dragons et autres faunes ! Le but du jeu est d’y faire croire en donnant des détails, en étant cohérent (cause/conséquence), si une action est impossible mais que la réaction est humaine, alors le lecteur peut y croire, car il y a une cohérence entre l’univers et la psychologie.

Ces deux témoignages d’auteurs confirment donc que ce qui donne sens à la Fantasy, c’est la crédibilité qui s’acquière par la cohérence, il faut poser les limites. Ainsi, moins de la moitié de ce qui a été imaginé par l’auteur se retrouve dans le livre, l’autre moitié est pensée mais non dite : quelles sont les saisons, où se lève et se couche le soleil, comment s’est formé l'univers.... Mine de rien, le hors-champ est là.

Il est un type de fantasy qui a fait parlé de lui : l’Urban Fantasy. Comme l’indique le nom on est dans un univers proche du notre, moderne. La trame est moins historique que policière. On observe une évolution du traitement de la magie, souvent, elle n’est pas innée pour le personnage principal, il y a un processus d’apprentissage (par la langue, la science, la pratique). On y range souvent la Bit-lit.
Si vous cherchez de quoi lire, Ben Aaronovitch et Kate Griffin sont des maîtres du genre.

Mais aujourd’hui, le nouveau genre c’est le rétro. On parle du style Victorien de nos amis anglais croisé à l’univers de Jules Vernes et des inventions : le Steampunk ! De nombreux ouvrages arrivent chaque jour (on vous recommande d’ailleurs Le Protectorat de l’Ombrelle !). Folio nous  a d’ailleurs annoncé avoir passé commande pour un ouvrage sur Paris au XIXe siècle... version Steampunk !

Pour finir, Thibaud Eliroff nous parle des perspectives commerciales : dans les années 90-2000 le genre a connu un boom, notamment grâce au Seigneur des Anneaux et à Harry Potter : le cinéma a participé à cette explosion du genre. On sent tout de même une forte concentration du genre chez les anglo-saxons, on importe, on traduit. Mais aujourd’hui, de plus en plus, les français gagnent du terrain, voire toute l’Europe. On essaye de se détacher des critères.

L’avis d’Adèle :
Pour moi, qui connais plutôt bien l’univers du fantastique et de la fantasy en tout genre, cette rencontre fut enrichissante pour les intervenants. Il est vrai que je connaissais mal le fonds des éditions J’ai Lu, surtout en fantasy, et cela m’a permis de (re)découvrir des auteurs. Cependant, la description des différents types de fantasy ne m’a pas éblouie, étant déjà très claire pour moi. Je pense qu’il s’agissait plus ici de convaincre les récalcitrants à la fantasy et quelque part “d’officialiser” le genre . Les intervenants ont selon moi, tout de même réussi à intéresser un plus large public à la fantasy, qui n’est pas  un genre “facile” (à écrire et à lire) comme beaucoup le croient, mais au contraire très creusé et qui demande un grand travail de fond.
Par ailleurs, les auteurs ont aussi parlé de leurs collègues outre manche et outre atlantique, car les intéressés le savent, ce sont les pays les plus prolifiques dans  le genre.

Quelques points négatifs : selon mois la place de la France et de l’Europe dans ce milieu littéraire n’a été que très très peu abordée. J’aurais souhaité un peu de cocorico et savoir où se situait l’hexagone dans la littérature fantasy.